C'était hier soir vendredi le 11 octobre, que les candidats à la mairie de Montréal, prenaient la parole en plein air sur la Place des Festivals, au coin de Jeanne Mance et l'avenue du Président Kennedy.
Le sort m'ayant été favorable, j'ai été choisi le premier pour ouvrir le bal. J'avais préparé un texte minuté, mais les organisateurs voulaient que les orateurs s'adressent à l'auditoire (à peu près 200 personnes) d'une parole spontanée. Le tout relayé sur le web.
Mais bon je pouvais tout de même lire mon texte. Sauf que (j'en ris encore) je devais tenir le microphone d'une main et en actionner le bouton d'émission tout en tenant mes feuilles, debout, sans lutrin. J'avais 7 minutes.
Une sorte d'acrobatie qui faisait que j'avais de la difficulté à maitriser mes feuillets. Quoi qu'il en soit, j'ai réussi à placer mon laïus en totalité, sauf la dernière phrase.
Expérience éprouvante, mais formatrice et très amusante. Notre ami Michel Désautels, égal à lui-même, a fait un excellent travail de présentation, et ma foi la plupart des orateurs s'en sont bien tirés. Pas mal moins bien que moi évidemment, mais ils ont fait leur possible (rires). On a hué Denis Coderre soit dit en passant. Chose qu'il a pris avec bonhommie.
Je vais vous donner ici l'intégral de cet aperçu, sur le thème proposé de ce qu'était la vison des candidats, au sujet de Montréal pour dans 10 ans.
''Que sera devenue Montréal sous votre gouverne dans 10 ans ?''
Il fallait y mettre du rêve, beaucoup de réalisme, et aussi pas mal d'humour. Le seul qui n'avait vraiment aucun humour, et qui n'a absolument pas respecté le thème, était le candidat communiste. En somme conforme à sa religion.
Voilà donc ma prestation oratoire:
Bonsoir tout le Monde !
Vous donner une vision de
ce pourrait être Montréal, dans 10 ans.
Il me faudrait songer à être élu 3 fois pour arriver à
planifier une action qui portera sur 10 ans. Mais bon, mettons qu’au cours d’un
mandat, j’arrive à initier des changements qui amélioreront les choses.
Il faudra se résigner
dans la première année, à ce qu’il n’y ait pas de changements physiques
spectaculaires. Nous avons un grand ménage à faire, dans le seul domaine de
l’assainissement de nos finances.
Ce ne sont pas des dossiers
qui vont vous mettre la joie dans l’âme. Ce sera plutôt dans le registre des
nécessités qui s’imposent, dans le silence constructif et patient.
Sauf qu’au fil des jours,
les citoyens vont mieux respirer.
Essayez de vous
représenter votre ville dans quelques années, avec des quartiers revampés. Des
rues agréables bien lisses, où la circulation y sera de moitié moins dense. Où le
partage se fera entre voitures cyclistes et piétons, séparés les uns des autres
par un marquage sur le pavé.
Rien qui coûte une fortune en aménagements. Alors
que la population elle, aura augmenté dans 10 ans, mettons pour rester réaliste,
de 200,000 personnes.
Essayez de vous
représenter votre ville avec son caractère Français, celui de la première
grande ville Française des 2 Amériques. Et que ce fait-là soit affirmé, comme
une caractéristique formidable.
Je sais qu’il y a des
esprits chagrins qui voudraient que Montréal soit une ville bilingue. Sauf que
Montréal n’est pas, et ne doit pas être une ville bilingue.
Un Montréal bilingue
c’est une ville qui devient anglaise en 10 ans, et où le fait français y est
folklorisé.
Il ne faut donc pas
écouter les protestations des grincheux qui sont toujours les mêmes.
Et calmement, en peuple
sur de lui, affirmer dans ses habits et
sa culture, que Montréal est au Québec,
et que le Québec c’est Français, fin de la discussion.
Parmi la presque centaine
d’états des 2 Amériques, il n’y a qu’une seule enclave de taille, ayant une
nation originale, qui soit d’expression française. Hormis quelques départements
français.
Et c’est le Québec.
Comme toutes les grandes
villes du Monde, à Montréal aujourd’hui comme dans 10 ans, les
autres langues s’y exprimeront en toute liberté. Du moment que chacun reconnait
que le fond sonore commun est, et doit être français…
Parlons maintenant du
décor.
C’est bien joli les
nouveaux édifices, et ma foi tant qu’à en faire, de préférence de très beaux, il
faut se donner la peine de redécorer tous les quartiers de l’ile de Montréal.
De Pointe-aux-Trembles
jusqu’à l’Aéroport.
De Sainte Geneviève
jusqu’à Hochelaga Maisonneuve.
De Montréal Nord jusqu’au Vieux Port.
De donner à l’aide de concours
à chaque quartier, un caractère physique qui le distingue des autres. Cela doit se voir dans son
mobilier urbain, l’aménagement de ses avenues, de ses parcs, de ses façades, et
des aires de magasinage, de loisirs, de jeux, d’écoles, et ainsi de suite.
On arrive dans un
quartier, et on y reconnait comme lorsque l’on arpente un immense paysage,
chaque tournant qui nous ménage une surprise, un enchantement.
Cela se fait en décorant.
Et il n’est pas nécessaire d’y investir des milliards de fonds publics. La
ville fournira une aide certes, un encadrement comme on dit, mais le gros doit
venir des citoyens eux-mêmes. C’est un
travail de fourmis patientes, qui doit provenir des citoyens, regroupés en
associations, et qui s’entendent entre eux pour se forger une identité locale
particulière, dont ils seront à la fois fiers et jaloux.
Ainsi nous aurons la
sensation en nous promenant dans nos quartiers, qui sont autant de gros villages
typés, de nous déplacer dans un vaste domaine, bordée de belles rues, dotées d’un
mobilier changeant de lieu en lieu.
Avec des parcs aux
bosquets multicolores, tout en admirant ici et là des terrasses vertes qui
dégoulinent de verdure.
De murs couverts de
lierres variés. Ici une construction audacieuse, là une aire de repos où le
calme est roi. En Hiver on s’adapte, et l’Art prend le dessus sur la Nature.
Ici et là de petits
commerces de proximité, des toits verts, des lieux d’agriculture urbaine avec
de petits marchés, qui offrent en saison leurs primeurs aux chalands.
La moitié moins de
voitures, dont beaucoup ne pénétreront plus dans certains quartiers, et qui
trouveront en périphérie, des stationnements en hauteur et en profondeur, où
ils seront à l’abri des intempéries et des déprédations.
Stationnement sans frais
directs s’entend.
Il faut donc insister,
sans s’attarder aux éclats des revanchards, ennemis de tous les progrès, aux
aménagements qui sont les reflets des temps nouveaux. Écologie, recyclage, éclairage
sécuritaire la nuit, vie nocturne envoutante, enrichie de tous les apports qui
nous viennent du Monde Entier.
La sécurité avant d’être
une affaire policière, en est une d’acceptation des autres. De vie courtoise,
dominée par le souci constant de s’entre-respecter. Cela se fait en commençant
à la petite école, et en continuant l’effort pendant aussi longtemps qu’il le faudra,
à l’aide de campagnes de civisme.
Il faut que les élus
donnent l’exemple. Je déplore ici dans
cette campagne ces accusations, dénonciations, venant de la part de mes
opposants, qui ne craignent pas pour se tailler une place dans l’administration,
de tenter par tous les moyens, souvent les plus infantiles, de discréditer
leurs adversaires.
Qu’en sera-t-il s’ils
accèdent au pouvoir?
Quant à moi je ne vois
dans cet aréopage ni adversaires ni concurrents. Je suis ici afin d’offrir mes
services aux citoyens, pas pour gagner un concours, ou me trouver une job
payante. Dans ma soixantaine la notion de carrière ne m’ayant jamais sollicitée
depuis 40 ans, il est impensable que j’y
succombe maintenant.
J’aimerais avoir plus de
temps afin d’aborder avec vous les problèmes de l’itinérance, des sans-logis, de
la solitude dans la détresse. De toute cette pauvreté qui nous déshonore au
XXIe Siècle. Que je voudrais voir éradiquée d’année en année comme un banc de
neige qui fond et disparait progressivement.
Il faudrait songer à
mieux utiliser ces vastes cours d’eau qui nous baignent. Alors des navettes
entre la Rive Sud et Montréal, pour désengorger les ponts, avec des liens
d’autobus et de voitures électriques en usage libre comme le Bixi vers le
Centre Ville.
Des parcs de bicyclettes
pour favoriser le déplacement de cette visite qui nous vient chaque matin, et
s’en retourne chaque soir comme une marée bienfaisante.
Des berges accessibles,
des plages, et quoi d’autre?
Même chose sur la Rivière
des Prairies, où je verrais d’un bon œil qu’on y favorise les activités de
canotage, de pêche, de promenades, bref de loisirs aquatiques.
On fait quoi, l’hiver ?
On sort les patins, les skis, les raquettes. J’ai même songé à glacer l’Estacade
pour permettre aux gens de traverser le fleuve en patins. Du moment qu’il y a
aux deux bouts, des édicules bien propres, où ils pourront se chausser une fois
la traversée faite.
C’est une idée qui ma foi
en vaut bien d’autres, et elle couterait bien moins cher qu’un nouveau Pont
Champlain. Quant aux effets que cela aurait sur l’humeur des gens et leur
santé, je vous demande simplement avant d’en rire, de considérer cela sous
l’angle du progrès.
Bien évidemment il faut
varier nos patinoires, dont j’en verrais qui s’allongeraient dans les
quartiers. Des circuits réfrigérés à cause du réchauffement n’est-ce pas.
Montréal a une vie
souterraine qui est une distinction. Il faut l’améliorer, la rendre d’un usage
permanent, comme d’encourager des entreprises à travailler la nuit plutôt que
le jour, et ainsi d’étaler la mobilité des gens sur toute la journée, plutôt
que simplement le jour.
C’est d’autant plus
faisable que beaucoup d’entreprises, grâce à l’Internet, travaillent avec une
clientèle planétaire, et on le sait, quand la moitié de la planète dort,
l’autre veille.
Cela soulagerait d’autant
les transports en communs, qui ainsi seraient utilisés jours et nuits. La même
machinerie serait utilisée avec moins d’effort, et pendant plus longtemps.
Je n’ai que 7 minutes et
je pourrais vous charmer ainsi pendant des heures. Ce sera pour après les
élections si vous faites preuve de sagesse et de vision.
Maintenant allez voter et
soyez heureux.
Merci de votre attention.
Bonne fin de soirée.
Clément Sauriol.
Applaudissement nourris à droite, au centre et à gauche.
Je salue et je me retire.
Lorsque Michel Desautels m'a demandé ce que je ferais avec la problématique du réchauffement climatique ?
Je lui ai répondu que j'envisageais de recouvrir Montréal d'un dôme. J'ai eu droit encore là à des applaudissements.
Somme toute une excellente soirée sous un ciel serein.
Clément Sauriol.
Applaudissement nourris à droite, au centre et à gauche.
Je salue et je me retire.
Lorsque Michel Desautels m'a demandé ce que je ferais avec la problématique du réchauffement climatique ?
Je lui ai répondu que j'envisageais de recouvrir Montréal d'un dôme. J'ai eu droit encore là à des applaudissements.
Somme toute une excellente soirée sous un ciel serein.