Montréal le 8 février 2018
Commençons par la mairesse, Mme Valérie Plante, dont
on dit que la lune de miel…les fameux cent jours… s'est terminée avant son
échéance. Certes Mme la mairesse a fait une gaffe en augmentant au moyen de
traficotages comptables, les taxes des citoyens et des commerçants, au-delà de
l’inflation. Cette configuration à base d’expédients, genres taxe d’eau qui n’est
pas la vraie taxe foncière, puis ces arguties au sujet de la réparation des rues,
des aqueducs, d’un supposé trou financier, c’est du déjà-vu.
Bref c’est comme le disait Luc Ferrandez, de l’amateurisme.
Ce qui a fait se crisper Valérie. Puis ces augmentations délirantes de frais de
stationnements, et surtout ces quelques 20 millions additionnels au budget du
SPVM qui est en pleine décadence, et sous tutelle gouvernementale. Maire de la Ville, je leur en aurais coupé au moins 50 de ces millions à ces brutes, dont l’incompétence
est telle qu’il faut les mettre en tutelle. Ils venaient juste de commettre un nouveau
meurtre, et pour les récompenser il fallait augmenter les budgets de
formation. Je vous en ficherais moi de la formation, bande de fous furieux.
Bon d’accord elle est mal partie Mme Plante. Mais
les ténors de la critique de Valérie Plante, ceux qui embouchent la trompette des dénonciations,
sont pour l’essentiel les élus rescapés de l'Équipe Coderre, qui,
refoulés dans l’Opposition, ne le prennent tout simplement pas d’avoir perdus le
pouvoir. Et ils le font savoir. Du train où vont les choses, on va bientôt voir
resurgir Denis Coderre, que l’on prétend déjà que la majorité le regrette.
Foutaise!... personne ne s’ennuie de Denis Coderre. Mis à part certains mauvais coucheurs, et puis c’est tout.
Je ne me prononcerai pas sur les gaffes de Mme
Plante. On va dire que c’est le métier qui rentre. Gardons l’œil ouvert. Le pouvoir
c’est comme la nitroglycérine, c’est instable et explosif, surtout sur les
esprits.
Maintenant les bons coups prometteurs. L’abandon
de la Formule Électrique. Une vision différente quant aux transports en commun.
Les pistes cyclables. À ce sujet, j’ai quelques réticences à propos de ces 300 nouveaux autobus. J’y
reviendrai.
Sa ligne rose est une idée valable, qui ne se réalisera
pas de sitôt. Il faut d’abord terminer la ligne bleue. Quant au REM
ce n’est pas son affaire. Ça regarde Ottawa. Québec, et la CDPQ.
Autre bon coup, l’abandon du délire baseball de Denis
Coderre. Pas de stade pas de retour des Expos. C’est ben d’valeur, mais ça n’empêche
personne de dormir. Question priorités, il y a mieux à faire.
Curieusement cette question de l’enlèvement de la
neige ne me pose pas de problème. 2017-18 est un hiver comme dans l’bon vieux
temps. Beaucoup de froid, de la neige en veux-tu en v’la. Valérie Plante ne
peut pas être tenue responsable des chutes de neige à répétition. Et les
ajustements cosmétiques au système de ramassage, ne changent pas grand chose au
fait que l’hiver c’est l’hiver.
Elle va mettre plus d’efforts dans la réfection
des aqueducs, des égouts, des chaussées, et on a décidé de reprendre le dossier
de la rue Sainte Catherine. Cette artère importante tombe en décrépitude depuis
plus de 30 ans. Il était temps que l’on s’y mette. On verra comment l’administration
va agir envers les commerçants. La réfection de la rue Saint Laurent a été une catastrophe
pour les affaires, celle de la rue Saint Denis n'est pas meilleure, rue Mont Royal c'est très contesté, et il
reste encore beaucoup à faire sur Jarry, sur la Plaza, et ainsi de
suite.
Il y a une politique prometteuse quant à l’aménagement
de nouveaux circuits cyclistes, comme ces axes prioritaires, tant Nord-Sud qu’Est-Ouest.
Grave problème de sécurité, de partage des rues, de décongestions. Mais l'idée n'est pas mauvaise. La bicyclette c'est sain, ça coûte pas cher, et surtout c'est efficace.
On a refait le Biodôme, et partiellement décentralisé les pouvoirs vers les
arrondissements. Puis il faut endiguer la grogne des villes périphériques que l’on
n’aurait jamais dû dé-fusionner. Mais ça c’est la faute à Jean Charest. Pas
celle de Denis Coderre, et encore moins celle de Valérie Plante.
Reste l’épouvantable problème de la congestion
automobile aux heures de pointes. Gestions des chantiers, il est bien trop tôt
pour juger des effets de politiques qui ne sont pas en harmonie. Cela va prendre
au moins un autre mandat avant que l’on puisse passer un jugement éclairé.
À la 3e année du mandat de Mme Plante, l'impression générale à propos de la gestion de ces chantiers est que c'est brouillon. Que ça demeure improvisé, et qu'il manque sérieusement de concertation entre ceux qui relèvent d'Ottawa, comme par exemple les ponts Champlain, puis ceux de Québec comme l'échangeur Turcôt, ou le tunnel Lafontaine ou la Métropolitaine. Bref la Ville de Montréal a sa part de blâme dans ce fouillis, mais autant pour Québec et Ottawa. Et les travaux du REM de la Caisse de Dépôt n'arrangent rien, pas plus que les abords de l'aéroport, les travaux de la ligne bleue du métro. Dans ces dossiers je pense que la Ville de Montréal fait son possible, même si ce n'est pas suffisant. En plus de 40 ans je n'ai jamais vue Montréal sans chantiers, et jamais avec une circulation fluide aux heures de pointe, travaux ou pas.
Parlant d’éclairage, je voudrais bien savoir ce
que la ville compte faire avec ces histoires de changement de réverbères, qui
vont passer aux DEL. Économies, peut-être sur le long terme, mais question
sécurité avec le changement des couleurs, chose importante quant au climat
psychologique? Enfin, attendons.
Il y a aussi la question de la gestion des
déchets, du recyclage, de la consignation, des chiens méchants, des abrasifs d’hiver
qu’il faut changer, si on ne veut pas dans 20 ans refaire tout le réseau des
drains pluviaux, celui des aqueducs, et
des égouts.
Il y a du pain sur la planche on le voit. Je m’abstiendrai
donc après ces trois années, de clouer au pilori une administration qui a beaucoup
promis, et qui a encore à faire ses devoirs. Surtout ses preuves. L'électorat jugera dans un an.