Montréal et la loi 21
Vous noterez que Denis Coderre,
récemment invité à la télévision du dimanche, au sujet d'une levée de fonds
dont il faisait la promotion, a lui aussi répondu, lorsque interrogé sur le
sujet, qu'il était contre la loi 21, pour des raisons qui s'apparentent à la
rhétorique des élus de Montréal, Mme Plante en tête. À force d'insister sur le
prétendu caractère particulier de Montréal, on en vient sans trop de subtilité,
à faire de notre métropole un contre-pouvoir généralement en porte-à-faux avec
le reste du pays. D'un côté les citoyens de la ville de Montréal, sophistiqués,
citadins modernes, intellectuels branchés (etc) et de l'autre, ces ruraux plus
ou moins attardés, égarés dans les limbes d'une tradition plus ou moins
passéiste. Or ceux qui disent que c'est à Montréal que la Loi 21 sur la laïcité
à le plus de motifs d’être, ont parfaitement raison. Montréal et ses environs
c'est la moitié de la population du Québec. C'est le lieu qui, s'il veut se
distinguer, doit donner l'exemple, et non pas s'enfermer dans un statut
particulier qui veut en faire un état dans l'État. La motion des élus de
Montréal contre la loi 21 est doublement erronée. D'abord pour les raisons que
j'invoque plus haut, et plus encore par son caractère d'unanimité plus que
suspect. Zéro de dissidence pour une motion qui s'affiche comme dissidente des
souhaits de la majorité, est non seulement inconvenante, mais parfaitement
ridicule.