mercredi 15 janvier 2014

Bonjour Mme Payette

J’ai écouté et plutôt deux fois qu’une, l’entrevue qu’accordait Lise Payette à Benoit Dutrisac sur Télé-Québec à son émission des Francs-Tireurs. Puis j’ai écouté avec beaucoup d’attention le documentaire sur sa vie, où c’est sa petite fille qui lui pose des questions. Deux excellents moments de télévision où, pour une rare fois, cette extraordinaire invention qu’est la télévision, remplit son rôle d’éducation et d’information.

Il est regrettable et même décourageant au premier regard, de constater que les plus jeunes, ceux et celles qui sont entre 14 et 18 ans, ne connaissent pas du tout Lise Payette. N’en ont jamais entendu parler. Encore qu’il soit difficile de se faire une idée exacte de ce que connaissent les plus jeunes, à partir d’un si pauvre échantillonnage.

Ce serait différent si on interrogeait 3 ou 4 mille jeunes, mais passons. Les jeunes de toujours ne s’informent pas des choses qui préoccupent les grandes personnes.
N’oublions pas ce constat fait il y a des milliers d’années, par un penseur dont le nom m’échappe, et qui devait vivre quelque part dans la Mésopotamie, la Grèce, l’Égypte ancienne, ou pourquoi pas la Chine ou les Indes ? :
‘’Les générations montantes s’opposent toujours à celles qui les précèdent ’’. 

Il nous en faudrait beaucoup de Lise Payette ces temps-ci. Parlez-moi d’une citoyenne qui n’a pas la langue dans sa poche, et qui ne se laisse pas intimider par les vomisseurs de clichés, propagandistes de leur seule et unique bienséance. Ces bien-pensants qui pensent tout croche, et qui sont dévoués à une seule cause… la leur.
J’ai rencontré une fois Lise Payette. C’était sur la Grande Scène le soir d’ouverture des festivités de la Fête Nationale de 1975 au Lac des Castors sur le Mont Royal à Montréal. Elle attendait de monter sur la scène où elle annonçait le programme et encourageait les Québécois à être fiers de ce qu’ils sont. On placotait de bonne humeur, et je me souviens de sa gentillesse lorsque n’étant que machiniste de scène, elle me parlait et échangeait avec moi comme si j’étais la personne la plus importante qui soit.
Ça c’est du respect. J’en ai gardé un souvenir marqué.

Son combat pour l’avancement de la Condition Humaine, qui passait par l’émancipation de toutes les femmes, rejoignait aussi les hommes de bonne volonté. Elle laisse un immense héritage de dévouement, un chantier considérable quoique toujours inachevé, de l’amélioration de cette Condition Humaine.
J’ai été touché, parce que d’abord je les aime bien pour leurs intelligences si articulées, par les témoignages des principaux protagonistes du Printemps Érable, Martine Desjardins, Gabriel Nadeau-Dubois et Léo Bureau-Blouin.

Mme Payette rend aussi un hommage mérité à Pauline Marois, qui se bat dans cette arène qu’est l’Assemblée Nationale. J’entends depuis son élection (où elle est passée à un doigt de se faire assassiner) jaillir sur son compte les pires horreurs, et trop de ces horreurs sont distillées par d’autres femmes.

Il y en a dans mon entourage, et je suis confondu devant la méchanceté toxique de certaines déclarations contre Pauline Marois, qui sont proférées par des femmes qui la vouent aux gémonies.

Mme Marois est ciblée pour 3 raisons toutes plus ignobles les unes que les autres. La première est qu’elle est une femme, la deuxième est qu’elle est la Première Ministre (et qu’elle est la première femme à occuper ce poste depuis que le Québec existe) et la troisième est qu’elle est la Cheffe du Parti Québécois.
Elle est donc détestée et honnie par ses détracteurs, qui ne lui pardonnent pas d’être une maudite ''séparatisse'' comme aurait proféré un Jean Chrétien, individu grossier entre tous.
Vous pouvez être certain que si une femme du Parti Libéral avait été la première à être élue au poste de Première Ministre, qu'elle aurait été traitée avec plus de modération.
Lorsque j’entends les gens déconsidérer Pauline Marois, je n'entends pas de critique démocratique, ni de dénonciation articulée au sujet de ses politiques, mais bel et bien des déferlements de haine.

Exactement ce que Lise Payette et tant d’autres femmes supérieures ont subie au cours des âges. Nous ne sommes pas sortis des cénacles machistes, ni des sacristies, quand on voit les acquis sociaux, péniblement arrachés à l’obscurantisme millénaire, être mis en danger par celles-là même qui devraient les défendre.
Quelle désolation devant tant de femmes accoutrées de signes religieux tous plus immondes les uns que les autres, hurler comme des harpies pour qu’on ne leur impose jamais la moindre liberté de penser. Elles prétendent défendre leur identité soit... alors qu’elles devraient défendre leur liberté.
Ce n’est pas la même chose.

La religion catholique ainsi que toutes les religions chrétiennes, sont des impostures, des infamies, de même que toutes les autres religions concoctées par des mâles dominants et exclusivement au service des hommes.
 
C’est particulièrement vrai pour l’Islam. Et à regarder ce qui se passe partout sur notre planète, on doit s’indigner dynamiquement devant les manifestations de brutalité, de haine, de sang et de mort que propage l’Islam, peu importe ce qu’en disent ses défenseurs lorsqu’ils nous exhortent à ‘’croire’’ qu’il y a un autre Islam, et qu’il faut le connaître pour l’apprécier.

Je me fiche qu’il y ait un Islam paisible, c’est une religion dominante et exclusive comme toutes les religions, et elle doit être refoulée aux dépotoirs de l’Histoire.
Si bienveillante que cette religion-là soit, au dire de ses adeptes modérés, il n'empêche qu'elle inspire d'immenses cohortes d'individus tous plus méchants les uns que les autres, et qui chaque semaine souillent l'actualité de leurs bruits et de leurs fureurs. Le pire constat que l'on peut faire contre ces illuminés acharnés à tout saccager autour d'eux, est qu'ils s'en prennent surtout à des innocents, et de surcroit à leurs coreligionnaires. Le christianisme en son temps a lui aussi accablé l'humanité de ses abominables excès, et ses dénonciations anti-féministes existent toujours.

Mme Payette à qui je souhaite une longue et paisible vieillesse, a bien mérité de tous les êtres humains dignes de ce nom. Pas seulement des Québécois.
Merci à vous Lise !
Clément Sauriol
Candidat indépendant à la mairie de Montréal le 3 novembre 2013.