mardi 1 janvier 2013

Le rôle du Maire d'une grande ville.


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Le rôle du Maire d’une grande ville.


La position du Maire, chef de parti.

Parlons tout de suite pour commencer de la position du Maire de Montréal quand il est d’abord et avant tout le chef d’un parti politique.

Peu importe sa bonne volonté, son dévouement au bien-être de ses concitoyens, le Maire, lorsqu’il est le chef d’un parti politique, que souvent il a aidé à fonder, est forcément lié par la ligne de son parti. 
De même les autres chefs des autres partis politiques qui se retrouvent dans l’opposition, se voient obligés par la force des choses, à se définir comme étant les représentants de tous ces électeurs qui ont déposé leurs bulletins de votes, et dont les représentants n’ont pas obtenus la majorité, alors qu'étant des partis politiques eux aussi sont liés par leur programme. 

À Montréal on ne vote pas en assez grand nombre!


La situation alors créée ici pose problème du fait qu’à Montréal, et ailleurs aussi dans les villes et municipalités du Québec, les électeurs ne se déplacent qu’en petit nombre lorsque vient le temps de voter. À Montréal par exemple les électeurs participent à la hauteur de quelques 35%. Ce qui est peu pour assoir une légitimité significative. Le résultat d'une telle désaffection fait en sorte qu'une majorité de citoyens n'est pas représentée au conseil de ville et que dans le fond, cette situation ne les concerne pas.

Pourquoi pas la proportionnelle?


Il serait sans doute souhaitable d'installer le principe de la proportionnelle qui permet aux élus des partis politiques d'être au pouvoir au prorata des votes recueillis. Cependant je ne vois pas comment on pourrait permettre une telle approche de gouvernance à Montréal sans qu'elle soit la règle partout jusqu'au niveau du gouvernement du Québec, voir celui du Canada. Cette idée constamment proposée et toujours repoussée, ne semble pas avoir, du moins pour le moment, la faveur des partis politiques conventionnels, et on comprend pourquoi.


Ainsi, puisque à  Montréal le gros des électeurs s’en remet au petit nombre pour choisir ses élus, l’adage le dit:’’ Qui ne dit mot, consent.’’

Comité exécutif lié.

On se retrouve alors avec un comité exécutif calqué sur celui d’une grosse compagnie, inféodé au parti qui détient le pouvoir. En fait le Comité Exécutif nommé par le parti au pouvoir, devient en quelque sorte sa branche dirigeante. S’il a en plus la majorité, les électeurs dont les représentants ne sont pas au pouvoir, ne peuvent qu’attendre, dans l’impuissance, que le vent tourne, et que le parti au pouvoir perdre avec le temps sa majorité.


Les occasions de discréditer alors le parti au pouvoir sont nombreuses. Par contre si le parti au pouvoir ne détient pas la majorité des sièges il forme quand même le comité exécutif. Sauf que dans ce cas-là ce comité exécutif doit composer avec l’opposition s’il veut voter des règlements et les mettre en pratique. Dans cette situation l’opposition dispose d’un réel pouvoir qui peut jouer en faveur des électeurs représentés par des partis minoritaires (c’est le cas actuellement du Parti Québécois au pouvoir à Québec, parti fortement minoritaire.)
Dans de tels cas les élus sont sous haute surveillance et doivent être plus blancs que blanc. Ce qui ne les mets pas à l’abri de ces sempiternelles accusations de collusions (dont on sait depuis quelques années qu’elles sont fondées) puis de corruption, qui entachent certaines administrations, tant dans le secteur public que dans le secteur privé. Où on ne se gêne pas pour donner des leçons aux élus légitimes, alors que de toute évidence, ce sont des compagnies privées qui sont précisément celles qui corrompent les élus, achètent les fonctionnaires, détournent les fonds publics en grossissants leurs devis et en surfacturant leurs services.


Financement.

Bref s’il y a une chose qui encourage les écarts gestionnaires malsains c’est bien l’idéologie partisane. Cette politique du ‘’au plus fort la poche’’ favorise les dérives les plus louches. 
Pourquoi? Parce qu’il faut pour qu’un parti soit porté au pouvoir qu’il ait le financement nécessaire à sa campagne électorale. Il doit organiser des levées de fonds. Peu importe alors les barrières au financement occulte que le Directeur Général des Élections (à Québec) ou le Président des Élections (à Montréal) y mettront, il se trouvera toujours des rusés, des malins, pour contourner toutes les règles, et favoriser les caisses occultes, les pots-de-vin, les enveloppes brunes, les dessous de tables. Pas moyen de s’en sortir.

Vérificateur Général.

On voit bien à quel point les ressources allouées au vérificateur général ainsi qu'à son personnel doivent être à la hauteur de son mandat. Il doit avoir une très large indépendance, sauf celle de n'avoir pas de comptes à rendre sur sa propre gestion lorsque le comité exécutif lui en fait la demande. Ce qui veut dire que le vérificateur général sera soumis aux mêmes règles qu'il devra imposer aux autres.

Autrement il opérerait au-dessus de l'administration là où il doit en être le chien de garde. Il doit aussi être astreint à une souplesse constructive de manière à ce que son action n'entrave pas la bonne marche des choses.

Plusieurs d'entre nous avons suivi avec intérêt les reportages sur la corruption à Radio Canada ainsi qu'à la commission Charbonneau. J'ai été particulièrement impressionné par ce bureau de la ville de New York qui scrute à la loupe tous les contrats de la ville, ayant le mandat de pouvoir tout regarder et tout examiner sans devoir passer par des instances bureaucratiques paralysantes.

Il serait intéressant de voir ailleurs, tant au USA qu'en Europe, comment d'autres villes s'y prennent pour contrôler les dépenses de leurs administrations, et d'en extraire une expérience pertinente.

Laquelle s'exprimerait alors chez nous avec nos particularismes. Le dit bureau de New York par exemple, coûte quelques 20 millions de dollars, ce qui est très peu compte tenu de la taille de la ville et des résultats qu'il obtient en faisant économiser  à la ville de New York des centaines de millions de dollars, et en débusquant les fraudeurs, les voleurs, et autres accapareurs.
J'ai compris en regardant ce reportage, que ce bureau de surveillance avait un large pouvoir, qui l'autorisait à poursuivre immédiatement les fraudeurs et à leur faire rendre gorge.

La chasse à la corruption ne peut plus être maintenant la seule affaire d'une commission d'enquête qui doit réapparaître au fil des générations, suite à des  dénonciations trop tardives pour soigner un mal qui aura déjà fait ses ravages. Ce doit être une affaire de vigilance permanente. 
J'y veillerai.

Donner l’exemple.

C’est pourquoi voulant donner l’exemple de ce que je prêche, je me présente à la Mairie de Montréal sans parti politique et sans réel financement. Je désirerais être élu par une majorité d’électeurs que je ne connais pas, et qui ainsi de facto deviendront par le nombre notre parti politique. Celui des électeurs de Montréal.


Bureau de consultation public.

Après quoi j’organiserai un office public accessible par Internet et téléphone sans répondeur automatique, ainsi qu’une boite postale, où les électeurs seront priés (en s’identifiant clairement) de faire des suggestions quant à ce qu’ils désirent que leur ville soit, ou y faire des critiques constructives.. Afin qu’ils puissent y coexister en sécurité et au meilleur coût des services à recevoir. 

Ce bureau de consultation permanent aura pour tâche de colliger toute cette information et de la traiter au mérite. Ce qui favorisera ensuite les politiques à mettre en place.
Bien évidemment si personne ne participe, alors place aux partis politiques, aux technocrates, aux augmentations à répétition, aux déficits, à la collusion, au coulage de fonds, et vogue la galère.
Comme je le disais plus haut :’’ Qui ne dit mot consent.’’


Base démocratique.

Élu sur une telle base de support public j’aurai les coudées plus franches pour former alors un comité exécutif qui ne sera pas partisan. Où chacun des membres devra composer avec les autres, lorsque celui-ci sera formé de représentants de tous les partis politiques, y compris de conseillers indépendants.

Ils n’auront d’autre choix que de s’entendre, et auront pour maire quelqu’un dont la tâche s’apparentera alors à celle d’un capitaine de navire. Dans cette image, ce capitaine ne chauffe pas la machine, ni ne fait le ménage, ni ne sert les repas, pas plus qu’il ne dicte à chacun sa définition de travail afin que le navire vogue en sécurité. Ce capitaine ou commandant a pour souci principal de s’assurer que chacun remplit sa tâche, et son rôle  le plus visible sera de représenter les électeurs avec dignité et sens de ses responsabilités.
À chacun son boulot.

La devise de la Ville de Montréal est ‘’Concordia Salus’’ que l’on peut librement traduire par : ‘’ La Paix dans la Concorde’’
Incidemment pour les amateurs de lettres, saviez-vous que la devise de la Ville de Paris est : 
‘’Fluctuat nec mergitur!’’?
Ce qui fait référence au navire de l’état, qui flotte et ne se submerge pas.
Sa traduction est :’’Il est battu par les flots et ne sombre pas.’’
C’est joli non!
Clément Sauriol